2. Faciliter le projet

Dès les premières phases d’un projet, les choix d’aménagement ont un impact déterminant, avant même la définition du projet de gestion des eaux de ruissellement.

Une composition bien pensée permet de réduire les volumes à gérer, d’éviter de concentrer les écoulements en un point unique et de faciliter l’infiltration à la source.

Chaque site possède une topographie propre, avec des axes d’écoulement préférentiels en cas de forte pluie, à identifier très tôt et à préserver. Ils seront des paramètres structurants pour la forme du projet, l’organisation des espaces et l’implantation des bâtiments.

Les zones potentiellement vulnérables aux inondations par ruissellement sont identifiées sur la cartographie du PLUi-H. Elles doivent être complétées par une étude fine du périmètre aménagé en recherchant tout bassin versant en amont susceptible de produire des écoulements en direction du projet.

Si le site est historiquement sujet aux inondations ou à des ruissellements intenses, l’absence de prise en compte de ces zones vulnérables ne fera qu’aggraver les désordres existants.

> Consultez les zones vulnérables au ruissellement

Limiter le ruissellement, c’est simplifier l’effort de gestion des eaux pluviales à consentir.

D’abord, maintenez et reconstituez des sols perméables.

  • Maintien de surfaces en pleine terre, éventuellement leur reconstitution
  • Plan de composition privilégiant les espaces végétalisés les plus conséquents dans les zones les plus basses pour la gestion par infiltration des eaux pluviales

Ensuite, optimisez l’usage des surfaces artificialisées.

  • Réduction des surfaces artificialisées, en aménageant que les surfaces strictement utiles
  • Usage raisonné et mesuré des revêtements imperméables

Enfin, ayez recourt aux solutions de gestion à la source.

  • Aménagement de « surfaces autonomes » par le recours aux revêtements perméables sur structure d’infiltration. Attention, certains revêtements stabilisés de type « sablés compactés », avec ou sans liant, ne sont pas perméables lors des fortes pluies
  • Utilisation de toitures végétalisées, notamment en contexte urbain dense, avec une épaisseur suffisante (>10 cm) et mise en œuvre de rétention temporaire en toiture pour stocker l’excédent d’eau, avec ou sans régulation de débit

> Découvrez les solutions techniques à votre disposition

Enterrer les eaux pluviales est incompatible avec les principes de gestion durable et intégrée. La mise en scène du chemin de l’eau en surface structure, rythme et rend visible la résilience de l’aménagement.

  • Prévoir un nivellement adapté à la circulation gravitaire, en surface et sur de courtes distances de l’eau : organiser l’espace avec des pentes favorables et des dispositifs multiples,  répartis sur l’ensemble du périmètre aménagé.
  • Aucun raccordement enterré : éviter les regards, grilles et raccordements directs des gouttières vers un réseau enterré.
  • Valoriser l’esthétique du parcours de l’eau : mettre en scène l’écoulement de l’eau par l’utilisation de dauphins, gargouilles, chaînes de pluie, bordure de guidage, caniveau de surface, chainettes pavées, forme de voirie et d’espaces verts, etc.

> Le chemin de l’eau en surface

La collecte, le transport et l’évacuation de l’eau par un réseau de canalisations sont à proscrire. Ils conduisent à concentrer l’eau, à l’enfouir trop profondément et à recourir à des ouvrages techniques dédiés, comme des bassins de régulation.

Étaler l’eau est LE PRINCIPE FONDAMENTAL.

Le taux d’étalement pluvial est l’indicateur clé. Il correspond au pourcentage de surface d’infiltration par rapport à la surface surface d’apport collectée. Exemple : un taux d’étalement de 10% signifie que 100 m² de surfaces collectées (toitures, parkings, …) sont gérés par 10 m² de surface d’infiltration (espace vert creux, structure d’infiltration).

  • Plus le taux d’étalement est élevé (> 30%), plus l’infiltration est facilitée et les coûts d’aménagement réduits, même dans des contextes de faible perméabilité.
  • Plus le taux d’étalement est faible (< 10%), plus la concentration des eaux pluviales est forte, ce qui augmente les risques de colmatage, de débordement ou de dysfonctionnement.

Plusieurs astuces permettent d’augmenter le taux d’étalement pluvial

  • Augmentez les zones d’infiltration en mobilisant tous les espaces verts possibles pour servir d’espaces verts creux.
  • Multipliez les dispositifs de petite taille, bien répartis sur l’ensemble du projet.
  • Ayez recours systématiquement aux structures d’infiltration pour les espaces revêtus.

Revenir à l’étape 1                                                                                               Passer à l’étape 3

  • Ce contenu vous a-t-il été utile ?
  • OuiNon